Notre motivation première
Des individus citoyens fortement préoccupés par le développement de la région gaspésienne[1] se réunissent depuis janvier 2018. Leur analyse concernant le développement de la région les a conduits à un constat commun: la faible dynamique de communication prévalant entre la Société civile (SC) régionale et les différentes instances politiques de la région. Conséquence du projet national d’austérité instauré par le gouvernement du Québec en 2014, la Loi 28 aura généré une diminution de près de la moitié des budgets du Fonds de développement des territoires (FDT), les diminuant de 6 à 3M $, soit environ 500K$ en moins par MRC. Par l’abolition des CRÉ et CLD[2], cette même loi aura eu pour effet de court-circuiter une partie significative des canaux d’échange et de planification d’ampleur régionale bâtis au fil des vingt dernières années.
Cette perte financière nette, combinée à la fragilisation de réseaux de solidarité et de communication, en plus du départ des 34 professionnels mandatés au sein de la CRÉ, auront affaibli la capacité d’intervention des décideurs publics au niveau régional. Des comportements de repli, compréhensibles dans pareille situation, semblent dorénavant déterminer une partie des postures adoptées par les porteurs de mandats du développement territorial. Ceci, alors même que les circonstances commandent une motivation sans faille à faire converger les démarches et échafauder des perspectives à même de mobiliser l’ensemble des acteurs régionaux vers la transition sociale et économique imposée tant par les changements climatiques que par la relance, hors des logiques habituelles, du développement territorial.
Qu’ils soient issus de la société civile, des MRC, des milieux académiques ou économiques, tous s’accordent sur l’importance des chantiers à amorcer. Par ailleurs, lors du Forum Gaspésie tenu le 18 mai 2017 à Bonaventure, quelques messages clairs et forts, ressortant du sondage réalisé auprès de 360 personnes préalablement au Forum, ont été communiqués aux participants et participantes. Nous nous en inspirons pour orienter notre démarche:
- Se doter d’une vision commune de développement pour la région;
- Construire une solidarité régionale solide;
- Favoriser un développement endogène s’appuyant notamment sur les PME locales et soutenir la création d’emplois durables;
- Mettre en place des espaces d’échange avec les citoyens et citoyennes.
[1] La région gaspésienne comprend ici les cinq MRC de la péninsule gaspésienne, n’incluant pas la Communauté maritime des Îles-de-la-Madeleine. Il s’agit donc des MRC de la Haute-Gaspésie, de la Côte-de-Gaspé, de Rocher-Percé, de Bonaventure et d’Avignon.
[2] La CRÉ-GIM évoluait avec un budget compris entre 8 et 13M $ annuellement, en plus de mobiliser 34 professionnels qui oeuvraient directement au développement concerté du territoire. Remplacé par le FARR dont le budget pour 2017-2018 s’est élevé à 1,6M$, la région aura perdu plus de 11M$ en budget de développement pour la même période (3M$ en moins du FDT combiné au 8M$ de la CRÉ). Source : bureau du Député Gaétan Lelièvre.